Je me balade dans Aix et je la regarde d'un œil neuf, comme jamais je ne l'ai regardée. Je note les perspectives, les détails, les fissures, les murs sales, la lumière, je la découvre au gré de mes pas. Je la sens, je l'observe, je m'imprègne d'elle. Je marche sans savoir où est mon objectif, trop occupée à regarder, le nez en l'air dans ses rues labyrinthiques. Elle est truffée de petits trésors cachés, de bas reliefs en hauteur, de portes sculptées, d'anciennes publicités peintes, de grandes cours cachées, et je me surprends à découvrir à chaque sortie un détail devant lequel je suis passé pourtant x fois. L'ambiance y est différente selon le matin à 7h quand elle s'éveille, à 8h avec ses livreurs, à 10h quand les commerces ouvrent, la frénésie du midi, et l'apaisement du soir vers 19h. La ville est vivante, pleine de mes souvenirs d'étudiante, riche d'un patrimoine magnifique, dont le centre ville est gardé par les deux portraits de Zola et Cézanne séparés par le cours Mirabeau. Il m'arrive de me poster à une terrasse d'un café, de croquer la ville dans mon carnet, ou de regarder les aixois vivre, d'écouter leurs conversations, il m'est même possible maintenant de les repérer et de les reconnaitre, de les croiser plusieurs fois dans la semaine. Suis-je devenue aixoise à mon tour ? Aix en Provence est ma ville de cœur, et je me suis mise à la peindre à l'aquarelle.
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Rue Clovis Hugues Aix en Provence aquarelle 76x56 |