Un bâtiment que j'avais quotidiennement sous les yeux a disparu.
A coup de pelleteuses, le voici réduit à néant.
Étrangement, je commence à oublier ses pourtours, ses détails, je n'en ai déjà plus qu'une
vague idée.
Tous les jours depuis quelques mois, je passe devant ses gravas en regrettant à chaque
fois d'avoir oublié mon appareil photo et en espérant qu'ils seront là encore le lendemain.
Ce tas de désolation, isolé du reste par le bulldozer, révèle toute son esthétisme.
Je ne peux m'empêcher à chaque passage d'observer ses lignes rouillées très graphiques.
Et puis un jour, j'y pense. Je m'arrête, le ciel est blanc, les lignes sont encore plus présentes débarrassées de leurs ombres.
elles sont là, telles un squelette débarrassé de ses chairs, méconnaissable, vide et plein à la fois.
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