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| 55 jours de confinement |
Tout tout de suite j'ai su qu'il fallait que je m'évade et que j'utilise ce temps singulier pour en faire quelque chose. Tout de suite j'ai su qu'il fallait que je profite de mon jardin.
Alors j'ai eu l'idée de faire une création en land art par jour, j'ai commencé par faire un rond jaune avec les pissenlits qui peuplaient mon petit jardin, puis j'ai fait un carré et un cœur. C'est devenu mon leitmotiv. En parallèle lorsque j'avais le temps je créais d'autres constructions, parfois en volume.
Puis c'est devenu une discipline, un exercice quotidien, une réflexion sur les matériaux et les couleurs. Je ne savais pas si j'allais tenir dans le temps, si j'allais avoir assez de matériaux à disposition. C'était sans compter le cycle de la nature. Et j'ai pu observer mon jardin comme jamais je ne l'avais observé, découvrir des fleurs, plantes, voir comment elles se comportaient en fonction de la lumière, apprendre leurs noms. La tombée de la grêle était une joie, le pyracantha tant haï est devenu une ressource pour produire des épines longues et solides qui me permettaient d'élargir les possibilités. je me suis mise à jouer avec la lumière. Le confinement est devenu une expérience inoubliable et enrichissante. J'en avais fait quelque chose, j'avais remis ma pratique artistique au centre de mes préoccupations. J'ai fait du land art de confinement.
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