jeudi 4 février 2016

Humour (Acte XLII) J'ai exposé avec Sophie CALLE

Aujourd'hui j'ai fait la groupie. Je me suis décidée au dernier moment, faire toute cette route me rebutais. Et pourtant j'avais très envie d'aller voir cette exposition. Mais nous savons que ce n'est pas lors du vernissage que nous allons profiter au mieux de l'exposition. Mais à ce qu'on raconte, l'artiste sera là... peut-être... Je pèse le pour et le contre... et puis mince.... J'y vais. Je glisse hâtivement dans mon sac ma petite peinture "exquise esquisse", mon appareil photo... que j'ai oublié de recharger et le pictogramme de la batterie clignote. je peste contre moi même, mais c'est trop tard. De toute façon, vu le monde qu'il va y avoir et l'heure tardive, je ne pourrai pas réussir ma photo... Je pars, en retard, le vent souffle, la voiture tangue, je ne suis pas rassurée, puis arrivent les embouteillages que j'avais oubliés de prévoir dans mon timing déjà trop serré. J'arrive dans le théâtre en courant, je me faufile dans la foule à la recherche de mes amies (je me dis que jamais cela ne m'arrivera d'avoir autant de monde lors de mes vernissages...). Je les repère, l'une me prend par le bras et m'amène devant ... Sophie Calle.
Je respire un grand coup. Étrange instant - Elle existe, elle est là, ce n'est plus une photo, et tout ce monde est là pour elle, pourtant bien qu'elle soit la star, elle semble isolée de la foule avec ses amis autour d'elle. Personne n'ose aller lui parler. Je glisse ma main dans mon sac, je touche ma petite peinture du bout des doigts, une petite voix me souffle d'y aller, d'oser franchir le pas... mais je me sens ridicule... ma main se met à trembler... Je n'ose pas. je prends un grand bol d'air et... un homme s'approche d'elle et lui parle. J'expire, il faut attendre... Il a ouvert une brèche, une autre personne s'approche de Sophie, je m'approche timidement, j'attends poliment mon tour, je me sens bête, je me récite dans la tête ce que je vais lui dire, mon coeur bat vite, j'aimerais tellement contrôler tout ceci, et me voici en face d'elle, elle me regarde dans les yeux, je lui bafouille ma demande le plus poliment possible, je lui explique très rapidement ma démarche, trop, je n'ai pas pris le temps de tout lui expliquer, je parle vite,"puis-je exposer avec elle", elle me lâche peu motivée "si vous voulez" elle se tourne avec une flûte à champagne dans sa main, moi ma petite toile, son sac noir sobre, le mien tout bariolé, ses lunettes fumées sur son nez, les miennes sur ma tête,  elle vêtue légèrement, habituée aux vernissages, moi toute emmitouflée encore dans mon écharpe... Elle sans doute lasse, moi mes jambes tremblantes. La photo est prise, je respire, je me dis que c'est incroyable,  et... j'oublie complètement de la remercier...
Voilà,  chère Madame Calle, si vous lisez ces mots, j'aimerais vous présenter mes excuses pour ce manquement.
Génèse du projet.
Toulon - Théâtre de la liberté - Jeudi 4 février 2016 - 19h15

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